TRIBUNE ANTIRACISTE

25.11.2022

TRIBUNE 📝
La Rodia est co-signataire de cette tribune antiraciste signée par plus de 200 artistes, acteurs et structures culturels de Besançon :

Après de nombreuses incursions provocatrices dans les rues bisontines ces derniers mois, des nationalistes racistes et leurs alliés ont profité de la restauration de la sculpture de Victor Hugo par Ousmane Sow à Besançon pour propager leurs insoutenables discours. En mentant sur la réalité de la sculpture originale et sur les intentions de la Ville de Besançon ils ont déclenché une incompréhension forte et attisé des réactions hâtives. Pire encore dans le symbole, les visages des deux sculptures ont été barbouillés de peinture blanche, acte accompagné pour l’une d’une pancarte White power.

Nous condamnons avec vigueur les actes de vandalisme et les propos racistes de ces derniers jours à l’encontre des sculptures d’Ousmane Sow. Nous considérons qu’ils s’inscrivent dans une tradition fasciste, celle des autodafés et des stigmatisations de l’art dans les années 1930 en Allemagne. Ils nous renvoient ainsi aux heures les plus sombres et les plus intolérantes de notre histoire dont nul ne peut ignorer les conséquences.

Sous couvert de bon sens (oui Victor Hugo était blanc), ils jettent le discrédit sur un artiste et des restaurateurs d’œuvres d’art tout en revendiquant une idéologie mortifère, absurde et illégale, celle du suprématisme blanc.

Nous condamnons cette manière honteuse de tordre la réalité au profit d’un récit xénophobe et haineux. Nous n’acceptons pas que la mémoire de Victor Hugo soit invoquée sans fondement par des personnes éloignées en tout point du bien commun et des valeurs humaines que nous défendons. Nous voulons manifester notre inquiétude à l’heure où se propage de façon alarmante cette idéologie délétère dans certains médias et jusque dans nos institutions politiques. Nous affirmons que c’est elle qui tue aujourd’hui de par le monde. C’est l’extrême droite qui est dangereuse pour notre société, et non pas les minorités persécutées, les militant.es, les artistes ou les œuvres.